Reçu le 21 mars 2005 ; accepté le 1 août 2005 Résumé Objectif. – Préciser, dans la succession des opérations cognitives aboutissant à une action, la localisation des troubles attentionnels consé-cutifs à un traumatisme crânien. Méthode. – Les potentiels évoqués cognitifs ont été enregistrés au cours d'un test de Stroop, après les stimulations et lors des réponses, chez 25 traumatisés crâniens et chez 25 sujets témoins, environ quatre mois après l'accident. La latence et l'amplitude des différentes ondes ont été comparées entre les groupes et corrélées à différentes données cliniques. Résultats. – Il existe une augmentation des temps de réaction des traumatisés crâniens, sans augmentation ni du nombre d'erreurs ni de l'interférence. Les enregistrements électrophysiologiques précisent l'existence d'un trouble précoce se produisant entre 100 et 200 millise-condes suivant la présentation d'une stimulation. La région responsable pourrait être la face occipitotemporale interne en relation avec les régions frontales. Ils montrent également une perturbation du monitorage du programme moteur qui implique les zones frontomédianes. Conclusion. – Ce protocole permet de mettre en évidence des altérations cognitives relativement précises dans leur localisation tempo-relle. Des études ultérieures devraient préciser les fonctions neuropsychologiques atteintes en rapport avec ces anomalies, et leur possibilité de régression avec l'évolution. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Objective. – To specify, in cognitive processing leading to an action, the localization of difficulties in attention following severe, traumatic brain injury. Method. – Stimulus-locked and response-locked event-related potentials were recorded during a Stroop task in 25 patients with traumatic brain injury and 25 control subjects approximately 4 months after the accident. The latency and amplitude of the waves were compared between the two groups and correlated with clinical data. Results. – The reaction times of brain-injured patients were significantly longer than those of the control group, but neither the number of errors nor the interference differed between the groups. Electrophysiological recordings showed early abnormalities between 100 and 200 ms after stimulus onset. The key area could be the medial occipitotemporal side connected with frontal regions. Recordings also showed disruptions in motor program monitoring, which implied frontomedial areas. Conclusion. – This protocol allows for precisely dating cognitive abnormalities. Future studies should relate cognitive with neuropsycho-logical abnormalities and examine the possibilities of later regression.