La dyslexie s'accompagne-t-elle d'un déficit dans l'adaptation oculomotrice ?

auteurs

  • Danna Jérémy
  • Massendari Delphine
  • Bellocchi Stéphanie
  • Jover Marianne
  • Ducrot Stéphanie

mots-clés

  • Apprentissage procédural
  • Dyslexie
  • Adaptation oculomotrice

type de document

COMM

résumé

L'hypothèse d'un déficit de l'apprentissage procédural dans la dyslexie (Nicolson et Fawcett, 2007) repose sur l'idée qu'un dysfonctionnement de la boucle cortico‐cérébelleuse serait à l'origine des difficultés rencontrées par les enfants. Selon Doyon et Benali (2005), ce réseau serait impliqué dans un aspect particulier de l'apprentissage qui est l'adaptation perceptivo‐motrice. Par conséquent, nous pensons que la dyslexie pourrait induire une difficulté d'adaptation au niveau oculomoteur. Pour tester cette hypothèse, nous avons proposé une tâche d'adaptation de la programmation saccadique dans la perception d'items linguistiques (des mots) et non linguistiques (des dièses). La programmation saccadique est un pré-requis oculomoteur de l'expertise en lecture : il s'agit de poser son regard sur une zone particulière des mots pour en optimiser leur décodage. Cette « zone préférentielle d'atterrissage » (e.g. Rayner, 1979) s'automatise au cours de l'apprentissage de la lecture. Deux questions sont donc posées dans cette étude : 1- Quelle est la précision et la stabilité de la programmation saccadique chez l'enfant atteint d'une dyslexie ? 2- Quelle est la flexibilité de cette programmation saccadique suite une tâche d'adaptation oculomotrice ? Douze enfants âgés de 8 à 12 ans et présentant une dyslexie et seize lecteurs experts adultes ont participé à cette étude en enregistrement des mouvements oculaires (EyeLink II). Le protocole expérimental était de type « pré-test / adaptation oculomotrice 1 / post-test 1 / adaptation oculomotrice 2 / post-test 2 ». Durant les phases de test, une tâche de bissection oculaire était proposée. Cette tâche consiste à demander de viser le milieu d'items (des mots ou des dièses) et permet d'observer le niveau d'automatisation de la programmation saccadique. Durant les phases d'adaptation oculomotrice, l'objectif était de viser le plus directement possible une zone particulière des items. Durant la première phase d'adaptation, la zone à atteindre correspondait au dernier caractère des items, présenté à l'aide d'une surbrillance de couleur. Durant la seconde phase d'adaptation, l'objectif était d'atteindre le plus directement possible la zone préférentielle d'atterrissage grâce au même système de surbrillance. Les résultats de cette étude sont en cours de traitement et seront présentés au cours de cette conférence. Ils apporteront des éléments de réponse cruciaux quant à l'intégrité du contrôle oculomoteur dans la dyslexie développementale.

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