L’objectif de cet article est de faire connaître les principaux travaux des experts réunis par l’INSERM dans le cadre de la procédure d’expertise collective rattaché à l’Institut de santé publique pour répondre à la demande de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie concernant l’accompagnement et la prise en charge des personnes présentant un trouble développemental de la coordination (TDC) ou dyspraxie. Le rapport (synthèse, analyses et recommandations) a été publié en décembre 2019. Les travaux des experts ont permis de faire un état des connaissances scientifiques sur le trouble développemental de la coordination à un niveau tant national qu’international, basé sur la littérature scientifique disponible. Nous tenterons à travers cette article de synthèse de présenter les points essentiels des analyses et recommandations issues des travaux du groupe d’experts concernant la terminologie, la typologie, l’épidémiologie, l’imagerie cérébrale, la génétique, les fonctions déficitaires sensorimotrices et cognitives, le trouble de l’écriture, l’impact sur les activités de la vie quotidiennes, le repérage et le diagnostic. Les études au niveau international sur le TDC font apparaître des biais méthodologiques récurrents et le TDC est un terme générique mal défini par le DSM-5, pour lequel le diagnostic comporte une évaluation de la coordination motrice standardisée et normée, nécessaire mais pas suffisante. Des tests développementaux évaluant la maturation du développement neuromoteur sous-jacent à la fonction motrice doivent compléter l’affirmation du diagnostic, ainsi que d’autres investigations multidimensionnelles des fonctions cognitives, sensorielles et motrices afin de réaliser un diagnostic différentiel et de rendre compte d’une typologie. De plus, l’impact individuel du handicap sur les activités, la participation et la qualité de vie, doit être évalué, non seulement dans l’enfance mais aussi à l’âge adulte.